À l’approche des vacances et l’afflux de milliers de touristes, Acapulco, l’une des destinations balnéaires les plus emblématiques du Mexique, a pris une décision ferme : mettre fin à une tradition aussi ancienne que problématique, connue sous le nom de « Hôtel Camarena ». Cette pratique consistait à camper directement sur les plages du port durant les vacances, une activité désormais interdite par le gouvernement municipal depuis 2025. Cette mesure vise à protéger l’environnement et à améliorer l’image du lieu en tant que destination touristique.
Historiquement, le terme ‘Hôtel Camarena’ a émergé de façon populaire pour désigner les vacanciers à petit budget. Ceux-ci arrivaient à Acapulco avec des tentes, des couvertures, des bâches, et des hamacs, s’installant directement sur le sable pour passer la nuit. Bien que cette forme de tourisme ait été tolérée pendant des années en raison de son faible coût, elle a toutefois engendré des conséquences néfastes : accumulation massive de déchets, dégradation des écosystèmes côtiers, obstruction de la libre circulation sur la plage et, dans certains cas, insécurité.
Protéger les plages d’Acapulco
Face à ces enjeux, la mairie, dirigée par la maire Abelina López Rodríguez, a décidé de renforcer la réglementation pour la saison de Semaine Sainte de 2025. En partenariat avec le Secrétariat du Tourisme de l’État, les autorités comptent déployer plus de 300 agents de sécurité et de nettoyage pour empêcher l’installation de camps de fortune. L’objectif : préserver l’écosystème côtier, garantir la sécurité publique et projeter une image de tourisme plus organisée et durable.
« Nous ne permettrons pas cette année l’Hôtel Camarena. C’est une autre époque pour Acapulco. Il est temps de mettre de l’ordre », a déclaré la maire lors d’une conférence au Palais municipal le 26 mars, marquant ainsi le début de la réactivation du port après le passage dévastateur de l’ouragan Otis en octobre 2023.
Réactions divergentes face à une nouvelle ère touristique
La décision d’interdire cette forme de camping a suscité des réactions mitigées parmi les habitants et les professionnels du secteur. Les acteurs du tourisme organisé, tels que les hôteliers et restaurateurs, ont salué cette initiative, la percevant comme un pas vers un tourisme de meilleure qualité. Cependant, certaines voix s’élèvent contre cette décision, arguant qu’elle exclut les voyageurs les moins fortunés.
Sécurisation et alternatives pour un tourisme responsable
Pour répondre à ces préoccupations, la municipalité garantit la création de zones de camping sécurisées et contrôlées en dehors de la bande côtière. Ainsi, des options accessibles sont maintenues pour tous les visiteurs sans compromettre l’environnement. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de concilier tourisme accessible et protection de la nature.
Ce tournant pour Acapulco ambitionne finalement de redorer l’image de cette destination en visant un développement touristique plus responsable et attractif pour divers profils de voyageurs, tout en veillant à la pérennité de ses atouts naturels.