En célébrant la Cumbre de la Communauté des États Latino-Américains et des Caraïbes (CELAC) au Honduras, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a réaffirmé son intention d’étendre le réseau du Train Maya au-delà des frontières mexicaines. Ce projet, qui s’appuie sur l’initiative de son prédécesseur Andrés Manuel López Obrador, vise à renforcer la connectivité régionale et à stimuler le développement économique et touristique dans le sud-est du Mexique et les pays voisins.
Le projet d’extension vers le Guatemala et le Belize est cependant accueilli avec des réactions mitigées. Le président guatémaltèque, Bernardo Arévalo, s’est montré enthousiaste à l’idée d’inclure son pays dans ce projet de chemin de fer. Toutefois, les préoccupations environnementales, notamment la préservation de la jungle du Petén, ont conduit à envisager des itinéraires alternatifs pouvant minimiser les dommages écologiques.
Un projet ambitieux sous le signe de la prudence écologique
Face à ces défis, le gouvernement mexicain, représenté par Claudia Sheinbaum, a confirmé la reprise des discussions avec Belize, même après la tenue de la CELAC. La proposition prévoit que le Train Maya entre au Belize depuis Chetumal, avant de se diriger vers Flores, dans le département guatémaltèque de Petén. Ce trajet tirerait parti des infrastructures routières existantes et aurait un impact réduit sur les zones naturelles protégées.
La jungle maya, en particulier dans le Petén, a subi une déforestation importante au cours des deux dernières décennies, principalement en raison de l’élevage et de l’exploitation des ressources naturelles. Cette situation inquiète légitimement le gouvernement guatémaltèque, qui manifeste une prudence accrue face à l’impact potentiel du Train Maya.
Belize, une alternative plus viable ?
Comparé au Guatemala, Belize présente une densité de population plus faible à sa frontière avec le Mexique et une infrastructure de communication moins développée, ce qui pourrait faciliter les négociations pour la mise en place d’une voie ferrée. Cependant, bien que Belize soit moins peuplé, le pays demeure très actif en matière de conservation, rendant indispensable la réalisation d’études d’impact environnemental rigoureuses pour le projet.
Le gouvernement mexicain perçoit ce projet comme une opportunité d’infrastructure régionale reliant le sud du Mexique à l’Amérique centrale. Le Train Maya se trouve à un tournant important, confronté à ses premiers défis internationaux, alors que son premier million de passagers est célébré. Les dirigeants anticipent de nouvelles négociations diplomatiques, des évaluations environnementales poussées et des décisions stratégiques qui détermineront l’avenir de cette initiative ambitieuse.